Observer des transits d’exoplanètes avec un télescope de 50 mm de diamètre depuis Bruxelles, irréel ?
Certes un défi, mais pas impossible. Bien que la sensibilité de ce type de télescope soit fort limitée, certains transits d’exoplanètes, notamment ceux des « hot Jupiters », peuvent cependant être détectés avec cet équipement modeste, à trois conditions :
- utiliser une caméra sensible
- disposer du meilleur ciel possible
- suivre des protocoles d’observation rigoureux
Rappel de la notion d’un transit exo planétaire
Un transit exoplanétaire est le passage d’une exoplanète devant son étoile hôte, vu depuis la Terre, ce qui provoque une légère diminution de la luminosité apparente de l’étoile

Avec la résolution du plus gros télescope spatial, cela parait simple… Mais sur Terre et avec un si petit diamètre, cela revient à détecter une variation de l’ordre du % de luminosité.
A ce stade, on utilise la millimagnitude (mmag), qui correspond à un millième de magnitude sur l’échelle logarithmique utilisée en astronomie pour mesurer la luminosité. Cela représente une très petite variation de luminosité et la variation de 1 mmag ≈ 0,1 % en flux lumineux.
Donc une baisse de 10 mmag correspond à une diminution d’environ 1 % de la lumière reçue d’une étoile.
Quelles exoplanètes ?
Voici une petite sélection qui combine une visibilité de Bruxelles et une magnitude limite accessible à un 50mm (et de facto, plus si disponible)
Exoplanète | Magnitude de l’étoile hôte | Profondeur du transit | Période orbitale | Constellation | Visibilité depuis Bruxelles |
---|---|---|---|---|---|
HD 189733 b | 7,7 | ~3 % (30 mmag) | 2,2 jours | Vulpecula | Oui, en été |
WASP-52 b | 12,0 | ~2,4 % (24 mmag) | 1,75 jours | Pégase | Oui, en automne |
HAT-P-32 b | 11,3 | ~1,8 % (18 mmag) | 2,15 jours | Andromède | Oui, en automne |
WASP-10 b | 12,7 | ~2,0 % (20 mmag) | 3,09 jours | Pégase | Oui, en automne |
TrES-1 b | 11,8 | ~1,7 % (17 mmag) | 3,03 jours | Lyre | Oui, en été |
Ces exoplanètes ont des transits relativement profonds, ce qui les rend plus accessibles à l’observation avec un petit télescope équipé d’une caméra sensible.
Maintenant, pour planifier le passage exact, pour cela des outils comme Exoplanet Transit Database ou Transit Finder sont indispensables pour connaître les horaires des transits visibles depuis votre localisation.
Conseils pour ce type d’observation
- Utiliser une caméra sensible : Une caméra CCD ou CMOS avec un bon rendement quantique améliorera la détection des faibles variations de luminosité.
- Stabiliser le montage : Une monture équatoriale motorisée permettra de suivre précisément l’étoile cible pendant toute la durée du transit.
- Pratiquer la photométrie différentielle : Comparer la luminosité de l’étoile cible à celle d’étoiles de référence proches pour détecter les variations relatives.
Ressources supplémentaires
- Logiciels de photométrie : Des programmes comme AstroImageJ ou HOPS peuvent aider à analyser les données d’observation.
Même si l’opération parait difficile, c’est l’occasion de s’intéresser au phénomène.
Bon Transit… 🙂