Le télescope James-Webb observe 10 fois plus de supernovae que prévu dans « l’adolescence » de l’Univers

Lorsqu'une étoile arrive en fin de vie, une partie de sa masse peut s'effondrer sur son cœur. Celui-ci finit par devenir tellement lourd qu'il ne peut plus résister à sa propre gravité. Il s'effondre, lui aussi. Et l'étoile explose en ce que les astronomes appellent une supernova. Des éléments de toutes sortes sont alors dispersés dans l'espace. Des éléments qui deviendront plus tard autant de nouvelles étoiles et de planètes.
Mais une telle explosion en supernova peut aussi survenir dans un système binaire. Lorsqu'une étoile naine aspire la matière de sa compagne. Elle devient de plus en plus dense. Des réactions de fusion nucléaire démarrent et se propagent si efficacement que l'étoile finit en supernova.
Ce sont quelques-uns de ces phénomènes extrêmes que le télescope spatial James-Webb (JWST) vient de révéler. Des supernovae dans l'Univers primitif. Parmi les plus éloignées que les astronomes connaissent. Et surtout, dix fois plus nombreuses que ce à quoi les chercheurs s'attendaient.

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À l'occasion de la 244e réunion de l'AAS, l'American Astronomical Society, des astronomes de l'université de l'Arizona (États-Unis) ont expliqué comment ils ont analysé les données d'imagerie obtenues dans le cadre du programme JWST Advanced Deep Extragalactic Survey (Jades). Ils ont comparé plusieurs images prises à un an d'intervalle en quête d'objets dont la luminosité aurait varié. Et ils en ont trouvé environ 80 dans une zone du ciel de la taille d'un grain de riz tenu à bout de bras.

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Rappelons qu'avant le lancement du télescope spatial James-Webb, seule une poignée de supernovae avait été découverte à un âge de notre Univers qui pourrait correspondre à celui de « jeune adulte ». Ce que les astronomes appellent, un redshift de l'ordre de 2. Lorsque l'Univers n'avait que 3,3 milliards d'années. Grâce au JWST, ils peuvent désormais accéder à des supernovae dans l'« adolescence » voire de la « pré-adolescence » de l'Univers. Lorsque ce dernier n'avait pas plus de 2 milliards d'années. La plus ancienne de toutes affiche ainsi un redshift de 3,6. Elle est issue d'une étoile massive qui a explosé alors que notre Univers n'avait pas plus de 1,8 milliard d'années !

Mais dans leur nasse, les chercheurs ont aussi ramené quelques supernovae dites de type Ia. Des supernovae qui les intéressent tout particulièrement parce que leur luminosité est tellement prévisible que les astronomes s'en servent pour mesurer les distances dans le cosmos. Pour évaluer aussi à quelle vitesse notre Univers s'étend.

Grâce au télescope spatial James-Webb, les chercheurs ont identifié au moins une supernova de type Ia avec un redshift de 2,9. Comprenez que l'explosion de la naine blanche qui se cache derrière est survenue alors que notre Univers n'avait que 2,3 milliards d'années. Et les premières analyses semblent confirmer qu'elle présente bien la même luminosité intrinsèque que celles plus proches que les astronomes connaissaient déjà. De quoi, en attendant encore d'autres validations, confirmer que les mesures de distance et de taux d'expansion n'ont pas à être révisées.
Ce que les chercheurs espèrent aussi, en étudiant toutes ces supernovae anciennes, c'est de pouvoir mieux comprendre les mécanismes de formation et de fin de vie des étoiles. « Le télescope spatial James-Webb est tellement sensible que presque partout où il regarde, il trouve des supernovae. C'est une nouvelle fenêtre qui s'ouvre sur notre Univers. Et à chaque fois que nous avons fait ça par le passé, nous avons découvert des choses extrêmement excitantes, des choses auxquelles nous ne nous attendions pas », concluent les astronomes dans un communiqué de la Nasa.

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Comètes de 2024 (partie 3)

Dire que le ciel fut dégagé cette année ? Au la date de l’écriture de cet article, nous comptabilisons exactement 10 nuits d’observations possibles depuis le début de l’année.

Donc, autant en profiter pour observer les comètes… Et les prévisions continuent à être intéressantes.

Une vue globale :

Table issue de la section comètes de https://www.alpo-astronomy.org/

Comme vous le voyez, nous arrivons dans le maximum de deux comètes : C/2023 A3 et 13P/Olbers

Les prédictions (cela ne reste des estimations à ce stade) pourrait varier de plusieurs magnitudes, il est donc toujours intéressants de les observer. Une comète, aussi apparemment stable qu’elle le semble, peut toujours subir une désintégration soudaine avec une multiplication gigantesque de sa luminosité.

En fait, c’est le retour des deux comètes de type Halley et “anti-queues”. 12P/Pons-Brooks en avait une, 13P/Olbers en aura probablement une anti-queue mais plus faible, on verra lors de sa traversée du plan orbital le 17 juin prochain.

Pons-Brooks reste la comète la plus brillante dans le ciel, mais elle ne sera visible que que pour les observateurs du sud (même à l’extrême de l’Espagne, elle restera invisible). Après juin, elle cèdera la place 13P/Olbers, qui atteindra la magnitude 6 et qui sera bien visible au latitudes nord.

Mais pour le moment, c’est C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS) qui attire l’attention. Cette comète pourrait devenir un objet brillant en octobre, mais est déjà facilement accessible actuellement.

Attention : la courbe de luminosité a subi une variation importante au cours du mois de Mars, Cela ne veut pas forcément dire qu’une désintégration est en cours, mais c’est à surveiller.

Il faudra attendre et voir… Tsuchinshan-ATLAS sera visible pour les observateurs des deux hémisphères en juin et “devrait” s’éclaircir de la magnitude 10 à la magnitude 9 dans le ciel du soir.

Plusieurs comètes devraient devenir accessibles aux petits instruments (soit entre mag 10 et 12 théoriques) :

  • 479P/Elenin
  • C/2023 V4 (Camarasa-Duszanowicz)
  • C/2021 S3 (PANSTARRS)

C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS)

La comète C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS) se trouve actuellement dans la constellation de la Vierge, à une distance de 271 542 609 kilomètres de la Terre.

RA : 11h 59m 03s, DEC : +02° 41’ 02” (coordonnées topocentriques calculées pour Bruxelles BRU (BE)).

La magnitude estimée actuelle est de 10,88 (JPL) tandis que la dernière magnitude observée est de 11,2 (COBS).

L’altitude maximum sera de 41° et mieux vaut attendre vers 21h30 pour tenter une capture ou vision.

DateRight AscensionDeclinationMagnitudeConstellation
2024 May 2712h 14m 57s+02° 13’ 44”11.01Virgo
2024 May 2812h 12m 38s+02° 18’ 11”10.99Virgo
2024 May 2912h 10m 23s+02° 22’ 27”10.97Virgo
2024 May 3012h 08m 09s+02° 26’ 27”10.96Virgo
2024 May 3112h 05m 58s+02° 30’ 15”10.94Virgo
2024 Jun 0112h 03m 50s+02° 33’ 48”10.92Virgo
2024 Jun 0212h 01m 42s+02° 37’ 08”10.91Virgo
2024 Jun 0311h 59m 39s+02° 40’ 14”10.89Virgo
2024 Jun 0411h 57m 37s+02° 43’ 06”10.87Virgo
2024 Jun 0511h 55m 37s+02° 45’ 46”10.85Virgo
2024 Jun 0611h 53m 40s+02° 48’ 11”10.84Virgo
2024 Jun 0711h 51m 47s+02° 50’ 25”10.82Virgo
2024 Jun 0811h 49m 54s+02° 52’ 23”10.80Virgo
2024 Jun 0911h 48m 06s+02° 54’ 10”10.78Virgo

Capture dans notre ciel…

Hier, la nuit du 2 au 3juin : ciel clair pendant 6h, il fallait en profiter…

Une première capture (vue immédiate via Evscope Equinox 2) de la comète :

Je publierai des images (après traitement plus poussé) au fur et à mesure de on évolution…

Comètes de 2024 (partie 2)

C/2017 K2 (PanSTARRS)

C/2017 K2 (PANSTARRS) est une comète à trajectoire hyperbolique et à longue période. Comme son nom l’indique, redécouverte en 2017 par le système Pan-STARRS2,3,1 qui la catégorisée.

Des observations récentes via Hubble ont permis de détecter la présence d’un halo d’un diamètre d’environ 100 000 km autour du noyau de l’objet, alors que le noyau cométaire ne doit pas dépasser 9 km.

Cette comète a pour source le nuage de Oort et il a été établi que son activité cométaire avait commencé au environ de 23,7 UA du Soleil, soit entre l’orbite d’Uranus et celle de Neptune.

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Comètes de 2024 (partie 1)

Chaque année nous apporte ses passage de comètes dans notre ciel.
Actuellement, les conditions météo n’ont guère été favorables à l’observation. Mais dans les derniers jours, on a eu quelques opportunités (uniquement au télescope, pour le moment) .

L’occasion d’en revoir quelques-unes , pour ceux que cela intéresse.

144P/Kushida

La comète Kushida, officiellement 144P/Kushida, est une comète périodique du système solaire, découverte le 8 janvier 1994 par Yoshio Kushida. On en sait relativement peu de choses, à par son orbite, dont le périhélie (moment le plus proche de la Terre est calculé pour le 25 janvier 2024).

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