RCE 2024 : C’est fini…


Les RCE (Rencontres du Ciel et de L’espace) à Paris, édition 2024 (biannuelle), sont terminées, quel en fut le bilan, du point de vue d’un visiteur (à peu près) anonyme ?

Et c’est l’occasion de décrire l’évènement pour ceux qui voudraient y participer la prochaine fois (2026).

Après les années COVID, c’était vraiment la première édition « normale » (En 2022, l’édition avait bénéficié d’un effet rebond dans la population suite aux évènements (comme toute activité qui permettait de « sortir »). Est-ce que l’édition 2024 allait être identique ?

S’y rendre ou pas ?

Des expositions et activités autour de l’astronomie, il y en a beaucoup… Si on a du temps libre, chaque mois on peut aller quelque part. Mais rarement on a l’occasion de rencontrer une grande quantité d’acteurs du domaine en dehors de cette manifestation.

Le lieu (la Cité des Sciences et de l’Industrie) est également une cible intéressante possible à faire en même temps, car elle évolue et change largement chaque année. Cette année, j’ai découvert une nouvelle extension sur la conquête spatiale était ouverte au public :

Et les expositions thématiques (robots, etc…) ou les activités (Geode, planétarium,..) restent tout autant impressionnantes à visiter.

Donc, le cumul des deux… Demande : plusieurs jours !

Edition 2024 : Beaucoup de monde !

L’édition 2024 a tenu ses promesses…. A l’entrée le premier jour, il y avait une file de plus de cent mètres de personne qui attendait (dès 9h, alors que les portes ne s’ouvrait que à 10h) !

Pour les premières conférences (à 10h45), c’était juste.
Avec le programme de cette dernière édition , en comptant :

C’était humainement impossible de tout faire et suivre… 🙁

Donc, il faut obligatoirement choisir et sélectionner ses objectifs et c’est souvent difficile de le faire (vu les horaires concordants). Une journée passe très vite…

Cette année, j’avais comme objectif de discuter avec différents acteurs du secteur au sujet de différents projets en cours, donc : je me suis concentré sur cela et n’ai assisté, en soi, qu’à peu de conférences sur 3 jours.

Un petit aperçu autour du matériel rencontré ici et là…

SEVUN telescope : le premier télescope « adaptable » en terme de diamètre, avec une version évolutive, selon les besoins, en 150, 200, 256 mm.

D’un poids de l’ordre d’une dizaine de kg (en fonction du diamètre du miroir), ce télescope est intéressant pour trois aspects : sa structure légère et totalement modulaire (et démontable), son secondaire pivotable (donc on peut cumuler visuel et astrophoto en un clic, comme sur un télescope « pro ») et pouvant être équipé d’un miroir non aluminisé, pour le Solaire. Etant tout à fait « ouvert », il limite ainsi la montée en température. A suivre !

Au global, difficile d’échapper aux montures harmoniques qui ont littéralement envahi tous les stands.

Solution « intégrée » pour la Spectro, basé ALPY, une solution complète basée sur AM3 et ASI Air.

En spectro, outre les nouveaux modèles (SunScan, Star’Ex 2, Alpy 200, etc…), on a montré des « solutions » compactes de démonstrations qui commencent à mettre le domaine disponible à des usages plus réguliers.

Une configuration « Remote » complète, basée sur les composants de Primaluce et d’une Taka sur AZEQ6, une jolie pièce (mais pas bon marché). Dans le genre « remote à déposer au Chili », ce modèle exposé chez Unterlinden était intéressant… Centré sur une solution de type « Eagle » de PrimaluceLab (Italien bien connu).

Pour celui qui avait un portefeuille bien garni, une jolie intégration de tous les « accessoires » de la marque autour d’une FSQ de Takahashi…

Taka, y’a ka choisir… Avec une bonne carte de crédit… 🙂

Tout un autre domaine, exclusivité RCE : le premier « SeeStar S30 », une déclinaison du précédant S50. Si l’objectif n’est pas à la résolution (on aurait voulu un 80mm), la portabilité est évidemment accrue, car il est fort petit (l’affiche est proche d’un A4).

Il reprend les caractéristiques de son « grand » frère (filtre, mise au point, etc) avec un f5 à objectif 30mm APO basé sur un lMX662 pour la capture (avec un 150mm de focale, on reste à basse résolution de type HD). Mais pour mettre dans un sac, c’est parfait…

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Un « ArteSky » full carbone sur l’omni-présente AM5N, pour ceux qui aiment la résolution..

Une autre configuration « remote ready » basée sur la ASKAR FRA600 et, pour une fois, sur une autre monture de type Harmonique, la Pegasus NYX101 .

Question ASKAR, on présentait les nouveaux modèles, de type « objectifs photo » (en gris).

En monture de type harmonique, SkyWatcher n’était pas en reste et plusieurs combinaisons (souvent « multiples ») était visibles (ici, la 100).

Chez Celestron, plusieurs exemplaires du télescope automatisé « ORIGIN » était présents

Fait intéressant, alors que sur papier le nouveau télescope automatisé de Celestron ORIGIN (une réplique aux VA de Vaonis, Unistellar et ZWO) devrait offrir les meilleures images vu son diamètre supérieur et son type de tube « mini-RASA » à f2, il n’en reste qu’il rend perplexe beaucoup d’amateurs (dont moi-même).

Deux raisons à cela : premièrement, Celestron n’a jamais été connu pour être un « développeur logiciel » révolutionnaire, il est plutôt reconnu pour ses optiques célèbres et fiables (C8, RASA, etc..) et ses « grosses » montures équatoriales. Ses solutions logicielles ont toujours montrés des faiblesses (ex : le WIFI de la monture Nexstar, réutilisée ici) et comme offrant très peu d’ouvertures pour des solutions externes.

Or, la vitesse et performance de ses solutions actuelles de de plate-solving sont fort faibles comparées aux challengers VA du domaine, il faudrait qu’ils prouvent les progrès réalisés (surtout à ce prix).

Et ensuite, si on s’interroge aussi sur les besoins en collimation de ce type de tube, à la longue, il y a un fait qui n’aide pas à se faire une opinion : quand on demande « pouvez-vous nous montrer des images faites par ce télescope« , la réponse est : « Non, nous serions heureux que vous en fassiez !« . Malgré mon insistance (à deux moments), AUCUN exemple d’image n’a pu être mis disponible… Pour un télescope supposé automatique (donc facile à mettre en route), bizarre !

Si vous alliez sur les stands de Vaonis ou Unistellar, ce n’était pas un problème d’obtenir des images !

Chez Vaonis, la gamme se réduit à deux modèles : le II (basé 8 Mpix) et le « Pro » (12 Mpix). Et il y a certains modèles « artistiques », pour les exposer dans un salon, je suppose… Il y avait aussi une vue très intéressante « en coupe » du Vespera (j’ai raté la photo, hélas), qui était très instructive : superbe intégration technique des composants au demeurant, mais sans câblage pour le USB-C, hélas.

Du côté Unistellar, le focus était mis sur la paire de jumelles « Envision » qui devrait, selon les personnes interrogées, arriver dans les délais prévus (soit fin 2025). Et aussi des discussions intéressantes sur le nouveau mode « VIVID’ intégré dans la dernière version du logiciel, et sur la manière dont l’on conçu. Perso, je crois qu’une adaptation devrait se faire dans la prochaine version.

Lunt et divers accessoires « solaire »

D’un point de vue observation solaire, outre les marques biens connues tel que Lunt, il est à remarquer les solutions « low cost » en impression 3D de spectrographie et de spectrohéliographie, tel que le Sol’ex ou le SunScan

C’est pas trop cher, pour la base… A laquelle il faudra rajouter l’optique et le réseau (env. 500 eur), ce qui ne reste pas cher pour un spectro offrant une performance de cette catégorie.

Etc, etc…

Et une exclusivité chez OBSTECH : la première version opérationnelle d’optique adaptative utilisable sur un télescope « grand public » !

Une solution d’optique adaptative intégrée dans un boitier…..

Cela fait des années qu’on me parle de solution permettant d’amener un « petit » télescope au niveau des « grands », en s’affranchissant des variations atmosphériques via la technologie la plus adaptée, désormais adoptée par tous les observatoires professionnels : l’optique adaptative.

De nos jours, on essaie notamment de la simuler sur le matériel actuel via l’intelligence artificielle !

Ici, c’est la première solution totalement intégrée que je vois de près… Elle est cours d’évaluation sur des télescopes postés au Chili dans la ferme de Obstech, qui grandit à vue d’oeil avec l’installation de systèmes « pro » vu la qualité du ciel et du site offerts. Ils m’ont parlé de systèmes qui seront installés bientôt et qui font rêver. Trop cher pour un « individuel », mais vu la qualité du ciel, aller observer là-bas vaudrait le coup (je vais y penser 🙂 ).

Et à part cela ?

Difficile de résumer les discussions et informations glanées ici et là, tant auprès des acteurs que lors de conférences ou forum… Il y a de quoi m’occuper deux ans !

Mais quelques exemples parmi d’autres :

La création d’un « Indicateur national » de la Pollution lumineuse (soutenu par le gouvernement français), bien loin de la triste réalité du désintérêt de l’état Belge sur le sujet… Plus préoccupé à d’autres guerres politiques intestines que celles contre les pollutions…

Des discussions sur la validité du terme « Zodiaque »…

Un projet (en cours) de plateforme de contrôle « cloud » pour les télescopes, offrant tous les services de planification et de contrôle à distance. Ambitieux, c’est le moins que l’on puisse dire…

Etc, etc, etc…

Pour 2026, quelques infos pratiques…

Y aller ?

En fait, les deux solutions classiques sont égales : voiture (avec parking payant, par exemple à la Cité elle-même), soit en train (ex-Thalys) si ils roulent… Après, mieux vaut garder le métro.

Via train ou voiture (surtout en intégrant le prix d’un parking), on en est à environ à la même chose, mais si vous compter acquérir du matériel sur place, la voiture est plus indiquée !

Combien de jours ?

Les RCE se passent sur 3 jours, avec un programme plus réduit sur le dernier jour, avec une braderie de matériel astro. Beaucoup se concentrent sur une journée (selon les intérêts), d’autres restent sur place les 3 jours (voire plus longtemps, si on veut faire le reste…)

Il faut dire que dans la cité des sciences, il y a d’autres choses que les sciences…

Escape Game « Batman escape »….

Donc, ce n’est pas les activités qui manquent… 🙂