Eclipse de Lune : 7 septembre 2025

Une éclipse (du latin eclipsis et du grec ἔκλειψις ) est une occultation, partielle ou totale, d’une source de lumière par un objet entre cette source et un observateur. Cela se traduit par une baisse (de partielle à totale) de la luminosité.

Les éclipses ont toujours fasciné les hommes, qui y ont souvent vu une manifestation divine, que ce soit une bénédiction ou un châtiment.

Ainsi, en 413 av. J.-C. Pendant le siège de Syracuse, l’éclipse effraya les Athéniens qui retardèrent leur retraite. Cette décision contribua à la destruction de l’armée athénienne lors de la guerre du Péloponnèse.

En 1453, l’éclipse lunaire partielle durant le siège de Constantinople par les Ottomans fut interprétée comme un mauvais présage pour la ville. Quelques jours plus tard, le 29 mai, la ville tomba, marquant la fin de l’Empire byzantin.

En 1504, Christophe Colomb, bloqué en Jamaïque, utilisa ses connaissances astronomiques pour prédire l’éclipse et impressionner les populations locales, ce qui lui permit d’obtenir des vivres (Hergé se serait-il inspiré du fait historique dans sa bande dessinée de Tintin ? )

Le 4 juillet 1776, le jour même de la Déclaration d’indépendance des États-Unis, une éclipse mineure de pénombre eut lieu (peu visible à l’œil nu, mais astronomiquement exacte).

Les éclipses lunaires sont évidemment inoffensives à tous points de vue, que ce soit pour les yeux, notre avenir (les êtres humains sont naturellement doués pour se détruire eux-mêmes, pas besoin de la Lune pour cela…) ou encore la culture des plantes…

Mais quand on parle d’éclipse, la majorité des personnes pensent à l’éclipse solaire, c’est-à-dire lorsque la Lune passe devant le Soleil, qui est effectivement la plus spectaculaire. Et pourtant, durant ces moments, notre satellite est revêtu d’une couleur allant du rouge à l’orange.

Lorsque la lumière du Soleil traverse l’atmosphère terrestre, elle est réfractée vers la surface de la Terre et une partie (les couleurs de longueur d’onde plus courte) est dispersée et filtrée, tandis que le reste (les couleurs de longueur d’onde plus longue, telles que l’orange et le rouge) traverse l’atmosphère.

Cette lumière est donc réfractée vers la surface de la Lune totalement éclipsée, l’éclairant d’une lueur rouge-orange. C’est pourquoi une éclipse totale de Lune est parfois appelée familièrement « Lune de sang ».

Evidemment, ce spectacle n’est alors visible que depuis la moitié de la Terre orientée vers la Lune, et l’éclipse lunaire du 7 septembre 2025 est une éclipse lunaire totale visible principalement en Afrique, en Europe, en Asie et en Océanie.

D’une magnitude de 1,36, cette éclipse appartient au cycle de saros lunaire 128 et constitue le 41e événement sur 71 de cette série astronomique (voir notes).

L’éclipse totale commence le 7 septembre, à 17h30 (UTC), avec une éclipse maximale à 18h11 (UTC) (ajouter 2 heures pour notre région).

Elle fait partie de la deuxième saison d’éclipse de 2025 et sera suivie de l’éclipse solaire du 21 septembre 2025.

Cette éclipse lunaire est la deuxième d’une presque tétrade lunaire (voir notes), après celle du 14 mars 2025 (totale), et avant celles du 3 mars 2026 (totale) et du 28 août 2026 (partielle).

En Europe et en Afrique de l’Ouest, l’éclipse est observable dès le lever de la Lune, l’astre apparaissant déjà éclipsé au-dessus de l’horizon.

Donc, on ne pourra observer que la phase finale.

Comme on peut le voir sur l’image (issue de Stellarium, latitude de Bruxelles), il faudra un horizon bien dégagé pour une vision correcte vers 20h20 locale.

Ensuite, la progression se fera vers un ciel étoilé, avec diverses occultations et rapprochements sur son chemin.

Dès ce moment, elle devrait être visible pour la plupart des observateurs (sauf en centre-ville, évidemment)

A noter la sorte de l’éclipse vers 21h10 locale

Et un rapprochement Saturne -Neptune proche du milieu de la dé-occultation.

Rappel sur le mécanisme de l’éclipse lunaire

C’est toujours au moment de la pleine Lune que les éclipses lunaires se produisent, si bien qu’on pourrait s’attendre à ce qu’il y en ait une par mois. Mais ce n’est hélas pas aussi simple. Dans la mesure où l’orbite de la Lune est inclinée d’environ cinq degrés par rapport à celle de la Terre, notre satellite passe généralement un peu au-dessous ou un peu au-dessus du globe, et il n’y a pas d’éclipse.

En revanche, lorsque la pleine lune a lieu à proximité de ce qu’on appelle un nœud lunaire, c’est-à-dire au point d’intersection entre l’orbite de la Lune et le plan de l’orbite de la Terre (qu’on appelle l’écliptique), une éclipse se produit.

Notes :

Saros : est, en astronomie, une période de 223 mois synodiques ou lunaisons (environ 18 ans) qui peut être utilisée pour prédire les éclipses de Soleil et de Lune. Après cet intervalle d’un saros suivant une éclipse, le Soleil, la Terre et la Lune retrouvent approximativement la même configuration relative, et une éclipse presque identique se produit.

Une tétrade lunaire : est une série de quatre éclipses lunaires totales qui se suivent, à six lunaisons d’intervalle. La tétrade s’étend donc sur environ 2 années